Interview dans le Figaro du 30 octobre 2019.
Après Mario Draghi, les défis de Christine Lagarde à la BCE seront plus politiques que monétaires.
LE FIGARO – Christine Lagarde a répété ce mercredi que les pays présentant un excédent budgétaire, comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, devaient davantage investir pour soutenir la croissance. Quelle politique cette déclaration laisse-t-elle augurer ? Assiste-t-on à un changement de style par rapport à Mario Draghi ?
Philippe WAECHTER – Christine Lagarde apparaît comme étant Draghi-compatible. Ses premières déclarations suggèrent que ses vues sont cohérentes avec l’idée d’une politique monétaire durablement accommodante. Elle enfonce le clou également en ce qui concerne l’importance de la politique budgétaire dans l’équilibre des politiques économiques en zone euro. La politique économique est unijambiste en n’utilisant que la politique monétaire, il faut une politique budgétaire qui vienne en complément de celle-ci afin de mettre en place les conditions d’une croissance durablement plus élevée.
Le credo de Mario Draghi était le suivant : la BCE solvabilise les dettes publiques en maintenant des taux d’intérêt très bas dans la durée. Aux gouvernements de profiter de ces conditions pour mettre en œuvre des politiques structurelles afin de caler la croissance sur une trajectoire plus forte. Christine Lagarde est dans la lignée de ces propos. Le point désormais est de connaître davantage le style et la communication de la nouvelle présidente de la BCE.
Sur ce point il pourrait y avoir des différences avec Draghi car les deux n’ont pas du tout la même personnalité.
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