La croissance française a légèrement accéléré au troisième trimestre. Après les 2 premiers trimestres de 2018 un peu en dessous de 0.2%, l’activité s’est accrue de 0.4%. L’acquis pour 2018 à la fin du 3ème trimestre est de 1.5% (croissance moyenne en 2018 si l’activité du T4 restait au niveau du T3). Avec une croissance de 0.4% au dernier trimestre alors la croissance moyenne sur 2018 serait de 1.6%. Pour atteindre l’objectif du gouvernement, il faut 0.8% pour tomber pile sur 1.7%. Je me cale davantage sur 1.6%.
Dans le cas d’une croissance à 0.4% en T4 alors l’acquis pour 2019 à la fin 2018 ne sera que de 0.55% à comparer avec le 1% observé à la fin 2017 pour 2018. Cela veut dire que pour faire une performance comparable à celle de 2018, il faudrait une belle accélération de la croissance l’année prochaine. Ce n’est pas forcément compatible avec les résultats d’enquête en provenance des entreprises. L’indice de climat des affaires de l’INSEE et l’indice Markit ne montrent un changement d’allure à la hausse de l’activité (voir ici). L’idée d’une croissance proche de 1.4% en 2019 me parait toujours d’actualité.
La croissance française se recale sur la tendance observée depuis la reprise de 2013. Elle est de 1.4% par an en moyenne. On voit bien sur le graphe le caractère exceptionnel de 2017 avec le passage du dessous vers le dessus de la tendance.
On note le caractère particulier de 2017 à travers de 2 graphes. Ceux-ci suggèrent aussi que la croissance de 2017 est bien au-delà de ce que peut faire spontanément l’économie française. C’est une des raisons du chiffre de 1.4% que j’évoque plus haut pour 2019.
Le premier est la croissance semestrielle du PIB. On constate que la dynamique du PIB se cale désormais sur une allure plus cohérente avec celle d’avant 2017.
L’autre graphe compare l’évolution du PIB et le profil de la croissance potentielle telle que calculée par l’OCDE. L’économie française s’est décalée vers le haut en 2017 mais elle converge vers une tendance plus réduite.
L’amélioration de la croissance en T4 provient de la demande interne (en bleu/gris sur le graphe). Après deux trimestres médiocres la consommation des ménages apparaît plus robuste mais ne semble pas témoigner d’un effet de rattrapage par rapport à ce qui n’a pas été consommé durant les 6 premiers mois de l’année. Les ménages restent plutôt attentistes et ont la perception d’une incertitude un peu plus forte. C’est ce que traduit l’indice de confiance des ménages qui s’étiole mois après mois.
La bonne surprise vient de l’investissement des entreprises qui reste robuste trimestre après trimestre. Cela permettra d’améliorer à terme la croissance potentielle. C’est ce point qu’il faudra continuer d’observer du coin de l’œil au cours des prochains trimestres car les enquêtes et les commandes de biens d’équipement ne suggèrent pas le maintien d’un tel rythme. Le renouveau de l’économie française passera par là.
Annexe